Témoigner de la joie qui nous habite…

  

Quelques sœurs dont trois ont de plus de 90 ans, se livrent…

Amis internautes, puisse chacun de vous, dans sa communauté de vie, découvrir la joie… la vraie ! celle qui jaillit dans le cœur tout donné aux autres  et qui trouve sa source en Dieu.

« Jésus, ma Joie c’est de t’aimer »

Soeur Yvonne

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Les motifs de joie en communauté sont nombreux. Dès le matin au réveil… joie de vivre, joie de croire, joie de prier ensemble et de chanter la louange du Seigneur. Joie de partager des moments importants de fêtes, d’évènements de congrégation… – des anniversaires de l’Eglise (l’an 2000, le doctorat de Ste Thérèse, la béatification de Louis et Zélie Martin), – joies dans le diocèse (en Paroisse, Festival de la Parole, Cap 2012…). Enfin, joie d’aimer et d’être aimée parmi celles avec qui nous vivons, même si le support mutuel est parfois difficile… joie de nous offrir chaque jour à l’Amour Miséricordieux au cours de l’Eucharistie.  Joie des rencontres  avec les Sœurs et les Frères des Instituts thérésiens des quatre coins du monde.  Dernièrement, joie, combien grande, d’accueillir une Jeune qui vient de faire Profession religieuse dans notre Congrégation et de chanter avec elle : « Jésus, ma joie, c’est de t’aimer… »

Mais qu’est-ce que la joie ? Ne trouvant pas comment définir cela, le dictionnaire m’a aidée. J’ai lu ceci : «C’est un sentiment de plénitude, une émotion agréable qu’éprouve une personne dont les désirs profonds sont satisfaits

Pour moi, il y a plusieurs sortes de joie…

  1. Les petites joies journalières que le Seigneur sème tout au long du jour si on sait les voir : une lettre qu’on attend et qui arrive, un coup de téléphone qui nous surprend, un service que l’on rend ou qui nous est rendu, un travail que l’on réussi, un pardon reçu ou donné du fond du cœur… etc.
  2. Les  joies que je qualifierais de « contemplatives » si l’on sait regarder : contempler la nature, un beau lever de soleil, une rose qui s’épanouit sous nos yeux, une feuille qui change de couleur en cette période d’automne et le bois qui tous les jours est source de contemplation tellement il est beau… c’est voir Dieu Créateur dans sa puissance et sa bonté pour nous et qui nous fait chanter : « Que tes œuvres sont belles, que tes œuvres sont grandesTu nous combles de joie ! » En pensée, je revois les beaux couchers de soleil sur la mer. Quelle joie merveilleuse de regarder le soleil s’enfonçant dans la mer… Joie du soir en voyant le ciel étoilé, etc. Que de joies le Seigneur nous donne et qui nous réconfortent s’il y a eu une épreuve, une souffrance dans la journée…
  3. Il y a les joies surnaturelles, profondes, qui durent, qui comblent au-delà de tout… qui surgissent à l’improviste au cours d’une oraison, d’une retraite, d’une lecture de la Parole de Dieu, d’une conférence… Joie qui ne s’oublie jamais et que personne ne pourra nous enlever.
  4. Enfin et surtout, Joie de se savoir aimée de Dieu depuis toujours. C’est Lui qui m’a appelée, choisie, consacrée, malgré mes péchés, mes faiblesses, mes imperfections. C’est Lui qui chaque jour me donne son Amour. Plus je vieillis, plus je comprends qu’il est impossible de lui rendre amour pour Amour. Ma joie et mon espérance est de penser qu’Il m’aime telle que je suis, alors très souvent, à l’oraison du matin je chante : « En Toi, j’ai mis ma confiance, ô Dieu très Saint. Toi seul est mon espérance et mon soutien. C’est pourquoi je ne crains rien, j’ai foi en toi, ô Dieu très Saint…»

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Tendre vers la joie qui demeure

Sœur Pierre-Marie   

Se savoir aimée de Dieu, essayer d’accueillir son amour et de se laisser aimer par Lui est source de joie. Essayer d’accepter et d’aimer son impuissance à faire le bien, essayer de compter uniquement sur l’Amour Miséricordieux du Seigneur… essayer de s’oublier soi-même et d’agir pour faire plaisir à Jésus… essayer de vivre dans la confiance et l’abandon même et surtout dans les épreuves… tout cela est source de la véritable joie – même non sentie – celle qui vient de Dieu et nous garde dans la paix.

Nous pouvons partager cette joie avec les personnes que nous rencontrons, même sans paroles, car elle peut se lire dans un sourire, par exemple.

Il ne faut pas confondre la joie avec les petits bonheurs journaliers, ceux-ci passent. La véritable joie demeure et nous rapproche de Dieu et de nos frères et sœurs dans le Christ.

La Communauté me prenait aux entrailles : c’était ma joie ! Maintenant, j’essaie d’être informée et de m’intéresser à tout ce qui se passe : prières et réunions communautaires, anniversaires et fêtes. Mais les souffrances sont parfois plus nombreuses que les joies.

La joie d’être au service du Seigneur a été mon vrai bonheur, mais la souffrance, même si mon cœur est en paix, me perturbe….

Joie de croire … joie de vivre

Sœur Jeanne

L’ultime béatitude n’est-ce pas Dieu lui-même qui parle à son peuple? Nous aimons reprendre ces paroles lumineuses des psaumes qui ont traversé les siècles : « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nos jours s’emplissent de joie ! » et tant d’autres versets nous révèlent combien Dieu présent à son peuple le rassasie de bonheur.

Pour moi, il en est ainsi. Le Seigneur est mon rocher… Il vient à mon secours dans les passages difficiles et les silences des nuits. « Espère en Dieu, prends courage. Il te renouvelle par son amour et la joie de mon cœur vient de lui…»

Oui, c’est une grande joie que d’avancer dans la vie plus ou moins difficile avec ce flambeau lumineux, mais transmettre une telle lumière est aussi exigeant pour soi-même.

En communauté, les motifs de joie sont parfois très simples et il y en a tant à notre portée.

Joie de donner son temps, de partager une lecture… joie de vivre une même spiritualité…

Joie de chanter ensemble les Offices, mais aussi de chanter ensemble à la fin d’un repas de fête.

Joie de porter sur mes Sœurs le regard même de Jésus, « voir » le cœur de l’autre, aller jusqu’à y découvrir Jésus lui-même comme nous y invite Ste Thérèse dans ses pages sur la charité fraternelle (Ms C 14 r°). Ma Sœur aime être reconnue, et mettre en valeur tel aspect heureux de sa personne procure une réelle joie.

Joie de découvrir la vie de foi et d’amour de nos Sœurs Aînées et souffrantes, leur patience, leur silence paisible…